2019

Session d’été – Moulinal 2019

La session du Moulinal s’est déroulée dans la bascule de la mi-août, moment où l’été se tourne vers l’Automne encore invisible. C’est  une invitation perpétuelle, un déploiement, une ouverture, une attention dédiée aux changements et la nature s’y connaît, déroulant son savoir et  s’offrant en toute innocence sans aucun souhait de retour.

Ce fut une semaine remplie de  connexions, d’attentions, de sensations. Chaque instant dédié à cette écoute est un moment de chance. Cela se lit sur les visages, sur la peau. L’espace au dessus du groupe alors vibre parfois d’une douce brillance, d’une densité bienveillante.

Pourtant la gratitude reste  encore comme un rempart infranchissable qui pourrait une fois traversé faire exploser notre monde illusoire.

Cette reconnaissance est un déploiement. Il est verbal et quasiment instinctif, les mots sortent sans gène et ainsi les yeux brillent d’un éclat tout particulier. La peau du visage luit et s’étire comme gommant dans l’instant les crevasses souffreteuses. Le tour des yeux se dessine en rayons chatoyants.

Oui, la gratitude est une graine que l’on sème à chaque instant. On l’arrose de notre expression toujours renouvelée, on la nourrit, on la reconnaît. Elle est un hymne à la vie, répétée  sans cesse se déployant en joie, en vigilance, en attention physique et auditive porté en  regard perçant ou englobant.

Sans gratitude point de salut à nos efforts, à nos engagements. La gratitude est la promesse du soi, la liberté de  son être.

Bernard

Ecouter, regarder.....appliquer.

La troisième consigne n'aura pas été mon fort cette fois-ci.

Mais écouter fut captivant, écouter les mots lus dans la clarté tremblotante des soirées, écouter les mots dits, interrogés ou balbutiés en début de séance, écouter les mots silencieux s'exprimer dans les corps concentrés, écouter les mots légers et graves, les rires et les débats autour des verres pleins et des assiettes parfumées, écouter le bourdonnement des abeilles en labeur et le glissement des pieds sur la toile des tapis, écouter le silence si fragile.

Regarder, regarder la lune éclatante sur le chemin quand les yeux la cherche au-dessus de l'épaule arrière, regarder sans juger les écarts entre les mots dits et ces maudits tronçons de corps rebelles qui refusent de coller, voir les poitrines qui s'ouvrent pour de brefs instants de joie, voir les ventres qui se gonflent d'énergie, voir/sentir le flux turbulent ou irrésistible des sessions depuis cet extérieur affranchi de l'effort et de l'essoufflement qui lavent et qui polissent.

Finalement j'ai appliqué, je me suis approprié ces instants au travers de vous tous, traversé par vos efforts, reconnaissant mes recherches et mes erreurs, tendu et accompagnant vers des cercles plus grands, des balancements plus profonds, des instants plus relachés, des jaillissements plus doux, des diffusions d'inquiétude et des sourires rassurés.

Entre échanges enthousiastes ou interrogatifs sur les mots de Sasaki Sensei, suspense des épisodes en forme de Waza et d'introspections, somnolences passagères mais bienveillantes, je l'avoue, au bord tu tatami, excitation sur les accélérations de rythme et vigilance pour la quête du bon déclic photographique, je n'ai plus qu'à vous dire merci Bernard, merci à toutes et tous et vivement la rentrée !

Jean-Marc

Quelle magnifique aventure de tout remettre en question, effacer tous les brouillons du passé, pour réécrire d’une belle plume toute neuve de nouveaux essais, nourri des lectures et relectures du livre de Sasaki senseï et guidé, poussé, tiré par le feu-phare de notre professeur.

Quelle magnifique histoire de lire un texte un soir et d’exprimer mon désarrois ou mon enthousiasme et de le vivre sur le tapis, le lendemain matin. Puis de lire un autre texte qui s’éclaire de la lecture du précédent et de la pratique de la veille.

Et ainsi de jour en jour dans un tourbillon de textes, de kihons, de bras, de jambes, de hanches de poitrines et de souffles, j’avais vraiment la sensation qu’on finissait tous par se noyer ensembles.

Faire, faire, faire ! au lieu d’imaginer que l’on fait ! Ce fût ma grande leçon. J’ai hâte de reconnaître cet écueil encore et encore, et d’avancer en “faisant" .

Merci à tous pour le partage de cette semaine.

Grand Merci à Bernard.

Frédéric

Une intensité dans l’étude que je n’avais jamais connue. Les temps de pratique alternent avec les lectures du livre de Sasaki Senseï, Nous baignons dans l’étude, nous lisons, nous échangeons, nous partageons, nous pratiquons et nous recommençons.

Il faut tout changer et à un moment, un grand désarroi arrive. Je suis dans le grand bain et je ne sais pas nager…

Mais je baigne, et peu à peu, une nouvelle compréhension s’esquisse. Des choses que je croyais connues prennent un nouveau sens. Les pieds en maillets de bois s’installent, les cercles commencent à changer, guider avec l’âme spirituelle devient une perspective plus concrète, l’importance du premier contact apparait sous un nouveau jour… Peu de choses sont abouties mais encore une fois, un chemin est là.

Il faut tout changer, oui mais il n’y a plus de désarroi, juste un grand enthousiasme, et une grande envie. Celle d’aller vers plus de conscience pour un jour assembler tous les points d’attention. Vite la rentrée, pour poursuivre l’étude et avancer dans la pratique !

Merci à tous ceux qui rendent cela possible : Bernard, ses professeurs et leurs professeurs, dont bien sûr Sasaki Senseï, tous mes partenaires présents au stage ou non, nos hôtes du Moulinal qui nous offrent les conditions idéales pour nous consacrer pleinement à la pratique, et aussi ma famille qui m’offre l’espace pour cela.

Mathieu

Immersion.
Dans l'eau des lectures et de l'enseignement,
L'eau du corps qui s'applique,
Celle des moments de détente ensemble.
L'été finissant accueille l'automne qui approche :
Les saisons se saluent avec "bienveillance et gratitude"
au Moulinal.
Merci à tous
Grand merci à Bernard

Marie-Annik