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Rêves

Rêves,

Il nous faudra une bonne dose d’imagination, de créativité, d’enthousiasme pour venir à bout de toutes les embuches qui s’accumulent devant le projet.

On pourra découvrir ces forces qui vont à l’encontre de la fantaisie, de la nouveauté. Ces contraintes émergent dans le voisinage, dans les rugosités naturelles des espaces environnants et même dans nos propres intériorités bancales. Toutes et tous inventeurs du projet partageons ces émois. Doutes et distances imprègnent les audaces retenues.

Dans les relations de voisinage, la peur semble le premier atout, le mensonge viendra avec les manigances. Depuis des milles et des milles, l’ignorance a fomenté les rejets. Ainsi l’histoire se répète. On n’a pas pris, ni le temps d’un dialogue, ni le partage de ses inquiétudes et dans un totalitarisme aveugle le couperet de l’exclusion fait son œuvre.

Peut-être aussi pourrais-je regarder en moi et réamorcer cet élan freiné par je ne sais quelles conspirations intérieures.

Ainsi ravivé de l’énergie de mes perceptions, je repartirais rempli d’allégresse.

Il nous faudra convaincre que le Dojo du laurier ne peut en aucun cas devenir une gêne pour le voisinage. C’est justement par cette qualité de discrétion que ce lieu trouvera toute sa fantaisie car nous le souhaitons ainsi.

Sa construction en douceur prouvera qu’une bâtisse peut s’élever sans la violence de ces maisons en durs et que cette époque d’excès pourrait faire place à un peu plus d’harmonie dans les formes et les rapports. L’édifice ainsi réalisé montrera nos capacités à être créatifs sans dépenses outrancières et que l’on peut faire et construire quelque chose à moindre frais car animé d’une consommation minimale.

Il nous faudra convaincre que le Dojo du Laurier sera un espace de quiétude et si quelques notes de musique s’élèvent, elles seront en accord avec la douceur du lieu.

Le Dojo du laurier ne verra pas un va et vient de gens ou de voitures. Ses activités seront sobres. Les passages seront bien moindres que ceux qui animent chaque famille habitant à Saint-Oulé.

Venez goutter une après-midi d’été l’ambiance paisible en vous assoyant devant le rocher et sa tresse de Laurier. Baladez-vous un jour d’avril sous la pluie de pétales des cerisiers.

Remarquez à l’automne les érables qui s’enflamment dans le feu de leurs feuilles à l’instant du couchant.

C’est ainsi que je souhaite cet espace, libre, ouvert et partagé. Oui c’est un rêve, une utopie… un romantisme décalé… Et pourquoi pas chevaucher, ainsi nos audaces.

Nous serons passionnés, à l’image de l’artiste plongeant dans sa créativité à la recherche d’une vérité toute inconnue.

Nous serons précis à l’image du scientifique imprégné de son intuition et débusquer du vrai toujours remis en cause.

La sagesse du levant remplira la créativité du couchant.

Les mélanges dans les cercles et spirales du temps nous ouvriront de nouvelles manières de faire.

Bien sûr, je veux pratiquer ce qui me porte depuis 50 années, l’Aïkido. Cela d’une manière toute paisible à un âge qui demande plus de contemplation que d’action.

Bien sûr, je souhaite m’asseoir et que nous regardions en nous ce qu’il peut s’y passer.

Bien sûr, je voudrais partager quelques moments mélodieux.

Bien sûr, nous accueillerons de temps en temps des pratiques artistiques.

Oui bien sûr ... Nous y arriverons !

Bernard Bleyer